« Pourquoi parler de maladie et non pas plus simplement de vice, du manque de volonté, des mauvaises habitudes, etc. ? Justement, tous ces termes ne sont pas applicables à votre malade. Il s’agit de tout autre chose. Il s’agit d’une maladie dont je peux résumer le symptôme majeur par une phrase : Votre malade a perdu la liberté de s’abstenir de l’alcool ».
C’est en ces termes que Pierre Fouquet nous définit l’alcoolisme dans sa « Lettre à la famille ».
« La maladie alcoolique n’est autre que le récit d’une histoire d’amour qui commence sur le mode de la plus profonde séduction pour finir par un naufrage absolu où sa désormais victime tombée en désamour finira par tout perdre, y compris sa propre vie ».
« L’alcoolisme est l’échec inéluctable d’une logique initiale d’épanouissement ».
Trois façons de traduire l’alcoolisme, et en fait c’est bien d’une maladie dont il faut parler.
L’alcool, par ses effets psychotropes positifs, permet à la personne d’entrer dans cette logique d’épanouissement (permet à la personne timide d’aller vers les autres, permet à la personne anxieuse d’effacer ses peurs, à d’autres de vivre des moments de convivialité dans la joie, etc.)
Ensuite la personne augmentera ses consommations, insensiblement et inconsciemment, mais nécessairement pour se maintenir dans cette état de bien-être (ce phénomène est nommé tolérance) et ce, jusqu’à l’atteinte du seuil de cette tolérance. Moment où se manifestent alors les effets négatifs de la dépendance. La personne est entrée insensiblement en maladie. Ici il ne lui est plus possible d’arrêter, ni même de diminuer sa consommation sous peine de souffrir du manque. La personne ayant perdu la liberté de s’abstenir de l’alcool, verra ses efforts pour se maintenir tant bien que mal dans le contexte familial, social et professionnel mis de plus en plus à mal.
La personne vivra alors un véritable marasme, ira jusqu’à voir des images de folies, de mort, ira jusqu’à envisager le suicide et s’il n’est alors rien fait se dirigera inexorablement vers une issue fatale.
Mais, de cette maladie, si l’on ne peut pas en guérir (c’est-à-dire consommer à nouveau de l’alcool sans conséquence), on peut s’en libérer.
C’est ce que propose La Santé de la Famille.